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"Le passé se prélasse derrière nous sans qu'on puisse se retourner."

 

Célor Chapelle

"La souffrance est parfois plus délicate que l'abandon."

 

Célor Chapelle

"Si vivre comme un Dieu c'est vivre comme un homme alors mon choix est fait."

Célor Chapelle

"L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est."

Albert Camus

"L’habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même."

Albert Camus

"Dieu lui-même croit à la publicité : il a mis des cloches dans les églises."

Aurélien Scholl

"Sous le train"

Personnages:

  • Jack

  • Éveline

  • Le Baraqué

Décors supplémentaires:

  • Une horloge

  • Un lampadaire

  • Un banc

La pièce:

Jack est sur le quai d'une gare avec Éveline, sa femme. Il est dix-neuf heure vingt sept et le lampadaire est allumé.

On entend des bruits de pas et des voix en fond sonore.

Éveline a une robe noir qui lui descend encore plus bas que la cheville. Elle porte des talons et un collier où pend une unique clé d'argent.

Jack porte un costard, un cravate un pantalon noir et se plaint de ressembler à un pingouin.

Jack se lève, se rapproche des rails.

Le train arrive en gare au moment où Jack trébuche et glisse vers les rails

Flashback.

Jack se retrouve dans la même gare attendant son train. Il est quinze heure et cinquante minute. Le lampadaire est éteint.

Ses vêtements sont différents, il porte les habits de ses vingts ans, un vieux jean et une chemise.

L'horloge avance avec l'heure réelle.

Éveline passe devant lui avec un chapeau rouge . Il la regarde passer. Il l'observe attentivement pendant une vingtaine de secondes. Puis détourne son regard.

Un homme baraqué s'arrête à côté de Jack l'air sombre. Il porte un jean tout salopé, un magnifique marcel et des vieilles baskets jaunes fluos.

Le Baraqué:

Salut p'tit gars, comment tu vas aujourd'hui ? Toujours célib ? Moi en tout cas je m'fait la goed live quoi ! Tu devrais essa...

L'interrompant brusquement.

Jack:

Oh, ta gueule va, tu m'emmerde avec tes histoires tu sait très bien que je vit bien comme ça et que la dernière fois que je t'ai suivi, je me suis retrouvé chez les flics.

Le Baraqué:

...Rooh, c'est bon hein. Je sais que la dernière fois ça a mal tourné. C'est pour ça que j'ai arrêté ces conneries. Bon alors c'pour quand ta gonzesse ? J'veux pouvoir te la piquer merde !

Jack:

Aller bars toi maintenant, j'ai plus besoin de toi. Et ma gonzesse tu me la piquera quand tu saura t'en faire une tout seul !

Le Baraqué:

Oh j'y vais. A la prochaine p'tit gars. Et compte pas sur moi pour t'aider à t'en trouver une maintenant ! Et la dernière fois c'était uniquement ta faute, j'y pouvait rien si t'avais gardé ton gsm et que ça avait déclenché l'alarme. Allez bonne merde.

Le train arrive. (Bruit d'un train qui arrive dans la gare)

Jack s'avance et va rentrer dans le train quand une voix s'élève derrière lui.

Éveline :

Est-ce ce train ci qu'il faut prendre pour aller à Bruxelles ?

Jack se retourne. Un temps de pause.

Jack :

Non, mademoiselle c'est celui de cinquante cinq. Je peux attendre avec vous si vous le souhaitez. Je vous le montrerai. Et de toute façon si je le prends avec vous, il s'arrêtera là où je dois aller.

Éveline sourit. Ils vont s'asseoir sur le banc.

Jack :

Qu'allez vous donc faire à Bruxelles mademoiselle ?

Éveline :

Rien de spécial monsieur.

Elle sourit à nouveau

Jack :

Vous habitez ici ?

D'un ton neutre.

Éveline :

Vous êtes bien indiscret.

Jack :

Oh. Désolé je ne voulais pas vous froisser.

En rigolant

Éveline :

Ne vous inquiétez pas je plaisantais.

Jack :

Vous êtes si...

Le bruit d'un train passant par la gare couvre la fin de sa phrase.

Attente d'une dizaine de seconde que le train passe .

Intriguée.

Éveline :

Désolé ?

Gêné.

Jack :

Je disais juste que vous étiez bien sympathique mademoiselle...

Temps d'hésitation.

Jack :

Et fort jolie aussi...

Éveline reste muette

Jack :

Dés que vous êtes arrivée sur ce quai je me suis senti mieux. Le froid m'a abandonné pour que votre douce chaleur vienne me réchauffer. Votre visage m'a donné une certaine plénitude et je suis resté en admiration devant celui-ci tellement il était beau et fin mademoiselle. Et lorsque vous m'avez parlé cela m'a fait un bien fou. Et puis nous nous sommes assis sur ce banc et lorsque le train est passé il m'a amené votre, si doux, parfum.

Elle répond gênée, en se cachant un peu derrière son chapeau.

Éveline :

Merci, c'est très touchant mais ...

Ne la laissant pas finir sa phrase.

Jack :

Je vous en prie ne me remerciez pas vous êtes déjà assez gentille avec moi et vous le méritez plus qu'un peu.

Bruit de train arrivant sur les quais. Il est quinze heure cinquante quatre. Le lampadaire s'allume.

Un homme entre dans la gare, avance vers les rails et lorsque le train arrive, il saute en-dessous.

Retour à la réalité.

Il est dix-neuf heure vingt sept. Le lampadaire est allumé. Les bruits de voix et de pas reprennent en fond sonore.

Jack est ramené sur les quais par Éveline.

La voix enrouée.

Éveline :

Mon amour, pas comme mon frère. S'il te plait.

Éveline se blottit dans les bras de son mari.

FIN.