"Je vous écris de contrées océaniques"

Je vous écris de contrées océaniques.

Aujourd'hui, le monde est rouge. « Un rouge explosif » dit-elle. « Un rouge... ajouta t-elle, celui qui se joint aux coulées de laves des éruptions volcaniques suite au grand courroux » m'explique-t-elle. J'ai l'impression de me mouvoir lentement dans des braises devenues cendres incandescentes. Une odeur de roussi enflamme l'air dans mes poumons déjà asséchés par l'oxygène acre qui me les racles.

J'aime vous écrire de ce territoire avec mon silex. « Les rocs ne sont plus très utilisés vous savez mais n'es-ce pas tellement pratique ? » attesta-t-elle. Effectivement, moi, je les utilise légèrement effervescents car ils embrasent mieux les mots. Vous ne croyez pas ? Mais il faut faire attention si l'on utilise des allumettes ils vous bruleront les doigts. Plongés les plutôt dans un véritable feu de camp. Si si, je vous assure.

Le sol est dur sous mes pieds. Rien ne bouge. Rien n'est vivant. Tout cela se dispose en plaques, je les sens rugueuses. J'ai l'impression qu'elles sont les vestiges d'un rhume volcanique. Je les imagines resplendissantes de soleil dansant sous le plat de mes pieds nus. Les enfermer ne m'aurait servi à rien car le manteau thermique ne me donne pas froid. À moins que l'ensemble de ces lieux soit si gelé qu'il me maltraiterait ainsi. C'est étonnant. Tout est bleu maintenant comme si le fil de mes réflexions avait changé ma perception de cet endroit. L'espace est dominé par des ondulations de magma parfaitement fluides.

Un reflet prismatique apparait sur la terre. J'y vois des pierres au mille facettes. Mon ami, « Oakenshield », en serait heureux et des larmes perleraient vite sur ses joues. Ne me dites pas que vous ne connaissez pas « Thorïn » ! De gargantuesques moutons blancs déferlaient sur les extrémités coulantes, vous savez, celles que Moïse a écartées et « dont il ne faut pas quitter le sentier ». Je n'oublierai pas comment mon âme et moi avons communiqué avec vous.

Célor

P.S. : «Que le « Mithrandir » vous accompagne après avoir lu mes mots (maux...).